Elisabeth Guérard, AESTQ
Kassandra L’Heureux, étudiante au doctorat, Université de Sherbrooke et Valérie Vinuesa, professionnelle de recherche Chaire de recherche pour l’éducation en plein air, Université de Sherbrooke
Phylippe Laurendeau, GRICS | Rédacteur en chef de la revue Spectre
Inutile de rappeler à des personnes œuvrant en éducation scientifique et technologique combien le travail pratique est important. Or, pour la poursuite de ces travaux pratiques, le contexte de pandémie de COVID-19 a exigé, et exige encore, de faire preuve de créativité pour adapter nos pratiques. Pour plusieurs, personnel enseignant ou technique, éducatrices et éducateurs en sciences, cela signifie repenser plusieurs activités expérimentales qui se déroulent normalement dans un laboratoire. Dans ce numéro thématique, nous avons voulu mettre en lumière diverses initiatives qui permettent d’envisager des activités de « labo » à l’extérieur des murs de l’école, de l’université ou du musée. Les sciences expérimentales à l’extérieur du laboratoire ne datent d’ailleurs pas de la pandémie de COVID-19. Que ce soit dans le cadre d’une formation à distance, d’une activité périscolaire ou encore si l’on fait le choix de l’enseignement à domicile, il existe un grand nombre d’exemples montrant que des sciences expérimentales peuvent se dérouler hors du laboratoire.
Les textes sélectionnés nous parlent donc des façons d’expérimenter sans nécessairement avoir accès à un environnement contrôlé ou à du matériel spécialisé ni bénéficier de la présence constante de soutien technique. On y parle d’activités expérimentales à faire dans sa cuisine, sur un balcon, en forêt et même dans son bac de recyclage!
En somme, il semble qu’au-delà des défis évidents auxquels l’éducation scientifique et technologique a fait face dernièrement, il y ait aussi dans le contexte sanitaire une occasion de réfléchir à l’avenir pédagogique que nous souhaitons pour les travaux pratiques. Les initiatives présentées dans les textes de ce numéro peuvent amener à envisager des solutions durables pour une éducation pratique plus inclusive, mais aussi à prendre conscience du fait que sortir du labo est une occasion pour les apprenantes et les apprenants de « voir » des sciences là où elles et ils n’auraient a priori pas pensé regarder.